Église réformée baptiste de la Capitale
Que faut-il croire pour être sauvé?
par: Pascal Denault, pasteur de l'Église réformée baptiste de St-Jérôme
Il n’est pas suffisant de croire pour pouvoir être sauvé, encore faut-il croire la bonne chose. Nos croyances peuvent comporter un certain nombre d’erreurs qui ne compromettent pas automatiquement le salut (Rm 14.5; Ph 3.15-16). Cependant, certaines erreurs doctrinales sont fatales et mènent à la perdition (cf. Ga 1.6-9; 2 Jn 7-9). Ces hérésies concernent généralement la doctrine de Dieu, la christologieet l’Évangile.
Nous ne dresserons pas ici la liste des doctrines essentielles à l’orthodoxie et au salut. Il sera plutôt question de décrire positivement les caractéristiques de la foi qui sauve. Pour ce faire, nous utiliserons les trois parties qui composent la foi : notifia, assensus et fiducia et qui sont en filigrane dans le prochain paragraphe de la confession de foi. Par cette foi, un chrétien croit que tout ce qui est révélé par la Parole est vrai, sur la base de l’autorité de Dieu lui-même; il y saisit une excellence supérieure à celle de tout autre écrit ou réalité dans le monde, en ce qu’elle déclare la gloire de Dieu dans ses attributs, l’excellence de Christ dans sa nature et ses offices, la puissance et la plénitude du Saint-Esprit dans son travail et ses opérations. Le croyant peut ancrer son âme dans les vérités ainsi crues. Il se comporte de façons différentes, en fonction de la nature des textes variés que la Parole contient : il obéit aux commandements, il tremble devant les menaces, il fait siennes les promesses de Dieu pour cette vie et la vie à venir. Les actes principaux de la foi qui sauve ont cependant une relation immédiate à Christ : l’accepter, le recevoir, se reposer sur lui seul pour la justification, la sanctification et la vie éternelle, en vertu de l’alliance de grâce.
La première composante de la foi, notifia, est la connaissance. La foi est la persuasion de la véracité de la révélation de Dieu. Il ne peut y avoir de vraie foi sans une connaissance de la révélation divine.
Pour pouvoir croire, il faut d’abord connaître. La confession met donc ce lien épistémologique en avant, en faisant reposer la foi entièrement sur la révélation biblique. Ce qui sauve cependant, ce n’est pas tant la connaissance de la Bible que la connaissance de Jésus-Christ, sauf que Jésus-Christ n ’est connaissable que par les Saintes Écritures. Il existe un lien organique entre le Christ, la Parole faite chair, et la Bible, la Parole écrite. Il est impossible d’avoir Jésus sans les Écritures ou encore de recevoir l’enseignement des Écritures sans recevoir Jésus (Le 10.16; Jn 5.45-47). Christ lui-même établit ce lien lorsqu’il déclare (Jn 5.39) : Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage de moi. Ce ne sont donc pas que les « lettres en rouge » qui nous font connaître le Christ, mais ce sont toutes les lettres de l’Écriture sainte. On ne reçoit donc Jésus-Christ qu’en recevant sa Parole avec l’obéissance de la foi (Jn 8.31; Col 3.16). S’éloigner des Écritures, c’est s’éloigner du Christ et de la vraie foi (2 Co 11.3-4).
C’est donc pour cette raison que la confession décrit d’abord la vraie foi comme croyant tout ce qui est révélé par la Parole. Cependant, la confession ne se contente pas d’affirmer une simple acceptation théorique et intellectuelle de la vérité. Elle enchaîne en décrivant la deuxième composante de la vraie foi : assensus. L’assentiment des croyants à l’égard de la révélation biblique doit se traduire par des postures différentes en fonction de ce qui est révélé et cru. L'assensus de la foi ressemble à ceci : le croyant peut ancrer son âme dans les vérités ainsi crues. Il se comporte de façons différentes, en fonction de la nature des textes variés que la Parole contient : il obéit aux commandements, il tremble devant les menaces, il fait siennes les promesses de Dieu pour celte vie et la vie à venir.
La foi n’est donc pas simplement une persuasion passive et mentale des vérités concernant Dieu et le salut, mais elle est une réponse personnelle et appropriée envers ces vérités. Même si la foi n’est pas une œuvre en soi, elle produit toujours une réponse sous la forme d’œuvres (Hé 11; Je 2.17-26).
La confession ne s’arrête cependant pas à ce stade, car jusqu’ici notre définition de la foi qui sauve ne comporte pas un caractère qui soit distinctement chrétien. Autrement dit, un musulman, un juif ou encore un chrétien nominal pourraient, en théorie, avoir une foi qui accepte et répond adéquatement à des vérités au sujet de Dieu, sans pour autant avoir la foi qui sauve. Pour être complète, notre définition doit prendre en compte un élément crucial de la foi à salut : fiducia, la confiance envers Christ pour son propre salut. La confession exprime cette composante essentielle de la foi qui sauve dans la dernière phrase : Les actes principaux de la foi qui sauve ont cependant une relation immédiate à Christ : l’accepter, le recevoir, se reposer sur lui seul pour la justification, la sanctification et la vie éternelle, en vertu del’alliance de grâce.
Croire à l’existence de Dieu ou aux miracles, croire à un jugement et à une vie après la mort, en un mot : croire l’orthodoxie n’est pas la foi à salut. La seule foi qui donne la vie éternelle est celle qui a Jésus-Christ pour objet et qui exerce une confiance personnelle en lui pour son propre salut. Je dois non seulement croire que Christ est le Sauveur qui est mort pour les péchés du monde et que la foi en lui donne la vie éternelle, mais je dois croire en lui comme mon Sauveur, mort pour mes péchés et ressuscité pour ma justification.
En somme, les trois composantes de la foi, notifia, assensus et fiducia. se rapportent toutes à Jésus-Christ. Il faut connaître et comprendre qui il est, ce qu’il a fait et pourquoi nous avons besoin de lui. Il faut croire à la véracité de cet Évangile. Et il faut avoir confiance en Christ en invoquant son nom pour être sauvé (Rm 10.13). Les personnes qui ont une telle foi envers Jésus-Christ démontrent qu’elles sont nées de Dieu et ont reçu de lui la vie éternelle :
Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu (Jn 1.12-13).
Par cette foi, un chrétien croit que tout ce qui est révélé par la Parole est vrai, sur la base de l'autorité de Dieu lui-même (Confession de foi baptiste de Londres de 1689, ch. 14.2).